Laurent ORGEAS
Résumé :
Les textiles techniques comme les tissus de mèches de fibres continues (in)organiques sont très largement utilisés comme renforts dans les matériaux composites (thermo)structuraux pour les industries du sport, aéronautique, ou bien encore automobile. Au cours de leur mise en forme (drapage, compaction, emboutissage...), ces matériaux architecturés, quasi-ordonnés et multi-échelles peuvent être déformés significativement, à toutes leurs échelles (des filaments élémentaires aux textiles eux-même), en présentant des mécanismes de déformation complexes encore très mal appréhendés. De fait, et bien que parfois (très) sophistiqués, les schémas constitutifs dédiés leur comportement mécanique manquent encore de finesse, si bien que les micro et meso-structures "post mise en forme" sont mal modélisées : ceci posent de gros problèmes, par exemple d'imprégnation de ces renforts par les résines polymères (cas des procédés de type Liquid Composite Molding) ou bien encore de prévisions des propriétés mécaniques des composites produits. Dans un tel contexte, nous montrons comment des essais mécaniques réalisés à différentes échelles et couplés à de l'imagerie 3D, i.e., en utilisant la microtomographie à rayons X et des mesures de champs cinématiques "continus" (milieux continus 3D) ou "semi-discrets" (poutres), tentent mieux comprendre les mécanismes de déformation standard ou non-standard dans ces milieux fibreux, avec pour vocation de guider l'écriture des modèles de leur comportement mécanique.